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Antoni TAPIES

Barcelone (Espagne) 1923 - 2012

Né à Barcelone en 1923 dans un milieu cultivé, Tàpies commence à dessiner dès 1934. Pendant la guerre civile qui va le marquer fortement, il tombe malade et commence à peindre durant sa convalescence. En 1944, il entreprend des études de droit qu’il abandonne en 1946 pour se consacrer définitivement à la peinture. Tàpies est dès lors marqué par trois grandes influences : le Surréalisme, l’engagement politique et l’Extrême-Orient. 

Avec des amis peintres et écrivains de Barcelone attirés comme lui par le surréalisme, il fonde en 1947 la revue Dau al set (La septième face du dé) consacrée à l’art et à la poésie.

En 1950, a lieu sa première exposition personnelle à Barcelone. Il s’installe ensuite à Paris où des débats agitent le monde de l’art contemporain, opposant en particulier les peintres abstraits géométriques aux peintres abstraits lyriques. Après quelques essais de compositions géométriques, Tàpies développe un langage personnel : il entreprend des recherches matériologiques pour aboutir, dès 1953, à une texture de plus en plus dense, mélange de divers éléments : «peu à peu, dit-il, cela me donna l’idée de former la matière en mélangeant toutes sortes de corpuscules : sables, terres de différentes couleurs, blanc d’Espagne, poussière de marbre, poils (...) ou fils, morceaux de tissu, papier, etc., grâce à quoi j’arrivais, me semblait-il, à donner l’impression d’une accumulation cosmique de millions d’éléments (...)». Dans cette matière dure et épaisse, il grave, incise, griffe, entaille et déchire ; ses œuvres évoquent de vieux murs ou certains graffitis des rues de Barcelone, tandis que des idéogrammes et des motifs de croix ou de « T « barrent de plus en plus souvent ses compositions, telles des signatures ou des biffures. 

En 1952, il participe à la Biennale de Venise et, en 1953, expose à la galerie Martha Jackson de New York. En 1954, il rencontre Michel Tapié qui s’intéresse immédiatement à son œuvre. A partir de 1955, date de sa première exposition à Paris à la galerie Stadler, il n’a cessé d’exposer dans le monde entier.

En 1955, Tàpies s’installe sur les hauteurs de Montseny en Catalogne, où il aménage un atelier moderne, dans un mas du XVe siècle dont les vieux murs influenceront profondément sa peinture, caractérisée souvent par l’ocre, le brun, le gris, le noir et le blanc. Depuis la fin des années 1950, l’artiste emploie des matériaux de plus en plus pauvres (cartons, caisses, papier, tissu, ficelle...), qui constituent parfois le thème de ses œuvres et anticipent sur les méthodes d’appropriation des Nouveaux Réalistes. Il poursuivra ces recherches jusque dans les années 1970, au cours desquelles les assemblages d’objets se feront de plus en plus présents.

En 1965, la figure resurgit dans son œuvre (empreintes de pieds, silhouettes, fragments de corps) sans que le peintre renonce à la matière : «la recherche est essentielle pour moi, mais je n’ai jamais abandonné non plus cette idée qu’il fallait toujours y ajouter des images (...)»

En 1979, Tàpies développe une nouvelle technique, proche du frottage de Max Ernst. A partir de 1981, il réalise ses premières céramiques et aborde la sculpture. C’est aussi dans les années 1980 qu’il commence à peindre avec le vernis qui lui servait jusqu’ici de liant, se rapprochant ainsi des techniques et des artistes d’Extrême-Orient. En 1983, est inauguré à Barcelone son Monument à Picasso qui accueille la Fondation Tàpies en 1990. En 1987, Tàpies déploie avec élégance dans le monumental Gran diptic dels mitjons, son amour pour l’art oriental. Sa calligraphie, plus souple, plus légère que les « graffiti » des années 50-60, compose un paysage où se lit une humilité toujours revendiquée et une spiritualité constante. 

En parallèle d’une importante production artistique, Tàpies écrit de nombreux ouvrages sur l’art.

Antoni Tàpies s’éteint en 2012 à Barcelone, à l’âge de 88 ans. 

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>Exposition passée/past exhibition, Hommage à Antoni Tàpies/Tribute to Antoni Tàpies, Laurentin gallery, Bruxelles, 24/09 > 14/01/2016

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