Joseph SIMA
Jaromer (République Tchèque) 1891 - 1971 Paris
Joseph Sima nait en 1891 dans une famille d’artistes tchèques. Il étudie à l’Académie de Prague dans l’atelier du peintre symboliste Jan Preisler qui lui fait découvrir le travail de Cézanne. A Prague, il devient membre du groupe d’avant-garde tchèque «Devetsil» fondé en 1920. En 1922, il s’installe à Paris en tant que correspondant du groupe. Il fait alors la connaissance des figures de l’avant-garde française telles que les dadaïstes Tristan Tzara et Georges Ribemont-Dessaignes ou encore André Breton et Max Ernst figures du Surréalisme.
Sima contribue à tisser des liens étroits entre les surréalistes de Paris et de Tchécoslovaquie. Lors d’une visite au Louvre, il est fortement impressionné par les représentations de paysages insolites d’Hercule Seghers, graveur hollandais (1589- 1638). Dès lors, Sima considère Seghers et «ses terres mangées par la lumière» comme l’un de ses maîtres.
En parlant de ses peintures, Joseph Sima affirme qu’elles datent toutes de l’époque où il est à Paris. Ses influences sont très diverses. Il s’intéresse de près à l’analyse structurelle du langage, de la poésie et de l’art que développe le linguiste Russe Roman Jakobson. Au cours de ses premières années à Paris, il peint dans un style spontané que l’on peut qualifier d’expressionniste fauve. Et il expose en 1925 au Salon des Surindépendants dans la section surréaliste, mais n’adhère toutefois pas à leur mouvement. En 1927, il fonde « Le Grand Jeu » et devient le directeur artistique de la revue éponyme. Ce groupe de surréalistes composé entre autres de René Daumal et Roger Vailland refuse la tutelle d’André Breton. Ils préfèrent l’imaginaire et l’illumination soudaine à travers une «philosophie de participation ». Pour Sima, cela se traduit par la «peinture de vision» qui est liée à une conception spiritualiste de l’univers impliquant l’unité de la matière tel que les pierres, les arbres, l’eau, les nuages. Ainsi, il peint des paysages abstraits dans lesquels la terre, le ciel et la mer se mêlent toujours dans des vapeurs et des brouillards au point qu’ils en deviennent confus. L’idée sous-jacente est mystique plutôt que métaphysique. A partir des années 30 Sima élimine toute forme identifiable, chaque présence corporelle tout en travaillant une lumière à valeur symbolique.
Après une longue interruption due à la guerre, Sima recommence à travailler en 1950. Il fait de la lumière et l’espace le centre de ses recherches. Ce qui lui valut d’être exposé à la Galerie Paul Facchetti avec une préface de Henri Michaux, mais aussi la galerie Le Point Cardinal. Depuis de nombreuses expositions lui sont consacrées en France et à l’étranger, notamment au Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris en 1992.