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 Jules SCHMALZIGAUG 

Anvers (Belgique) 1882 - La Haye (Pays-Bas) 1917

Issu d'une famille aisée, installée à Anvers, Schmalzigaug est très tôt envoyé à l'étranger pour se faire soigner d'une scoliose. À dix-sept ans, ses professeurs découvrent son talent pour le dessin et le poussent vers une formation artistique. En 1901, Il  s'inscrit à l'Académie Royale des Beaux-Arts de Bruxelles où il suit les cours d'Isidore Verheyden. Il séjourne ensuite un an à Karlsruhe en Allemagne et s'y inscrit à l'Académie des Arts. En 1905, il effectue un tour de l'Italie durant neuf mois. L'atmosphère et la lumière de Venise ont une influence majeure sur son œuvre.. À Rome, il est le correspondant de la revue d'art L'Art Contemporain. En 1907, il fait une tournée à travers la France, où il tombe sous le charme de l'art français.

De retour à Anvers, il devient secrétaire adjoint de la revue Kunst van Heden. De 1910 à 1912, il séjourne principalement dans la capitale française, où il étudie avec Lucien Simon et Émile René Ménard. Il admire les œuvres des artistes cubistes Georges Braque et Fernand Léger. Schmalzigaug expose pour la première fois au Salon des Indépendants à Paris en 1911 .

Il se rend à l'exposition des futuristes italiens en 1912 et est conquis par ce mouvement artistique et en particulier par les peintures de Gino Severini. Il assiste à une conférence de Filippo Marinetti, le chef du futurisme italien et décide alors de déménager à Venise. Installant son atelier selon les principes du peintre Jakob Smits, sa palette devient plus claire avec des couleurs plus intenses. Il s'intéresse alors à l'approche scientifique de la lumière et de la couleur qu'il applique dans ses travaux. Il abandonne alors  toute perspective. Inspiré par les œuvres d'Umberto Boccioni, l'artiste tente de représenter le mouvement, tout en mêlant à ses compositions des formes et des rythmes abstraits inspirés de Giacomo Balla.

Il expose six toiles en 1914 à l'exposition internationale du futurisme Esposizione Libera Futurista Internazionale à Rome, ce qui constitue pour lui une consécration.

Il déménage avec sa famille à La Haye où il fait la connaissance d'artistes néerlandais, mais également de compatriotes comme Georges Vantongerloo et Rik Wouters. Il est très productif durant cette période et crée autant des œuvres abstraites que figuratives. En 1914, il découvre la théorie des couleurs du physicien américain Ogden Rood, relatée dans le livre Modern Chromatics, with Applications to Art and Industry (publié en 1879, avec un traduction française en 1881).  Il reprend cette théorie dans le tract La Panchromie. En 1915, il fonde l'école belge d'art domestique à La Haye et en devient le conseiller artistique. 

Il participe avec deux tableaux et quelques dessins à l'Exposition d'Art Belge au Stedelijk Museum d'Amsterdam . La réception de son œuvre par la critique est mitigée.

Aux Pays-Bas où il est isolé par la guerre, l'atmosphère de Venise et le contact avec les grand mouvements artistiques lui manquen. Il est énormément touché par la mort de son ami Umberto Boccioni. Ses dernières œuvres n'arrivent pas au niveau de sa période italienne, et il retourne à la figuration. Schmalzigaug sombre dans la dépression et se suicide le 13 mai 1917.

Cette aquarelle sur papier a été réalisée en 1914. Rentré en Belgique en raison de la guerre, Jules Schmalzigaug s’est installé à La Haye. Dans ce tableau, il montre son appartenance au mouvement futuriste par un jeu de rythme et de lumière. La composition est dynamique grâce aux lignes obliques mais aussi par sa touche rapide et spontanée. Cette œuvre fait également référence au simultanisme à la française car le peintre nous donne à voir la différence entre ce qu’il appelle les couleurs-lumières et les couleurs feutres, c’est à dire les couleurs qui renvoient la lumière et celles qui l’absorbent. Il exprime cette idée grâce à une palette composée de jaune et de bleu éclairés de blanc faisant face à une zone noire, les couleurs délimitent les formes.  Il s’agit là d’une parfaite combinaison entre le gout pour l’art français et l’art futuriste et elle s’inscrit dans l’important travail de recherche mené par l’artiste pour « La Panchromie ». 

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