Marc CHAGALL
Liozna 1887 - Saint-Paul-de-Vence 1985
Marc Chagall est l’aîné d’une modeste famille juive très pieuse de neuf enfants. Son père travaille dans un dépôt de harengs, tandis que sa mère tient un modeste commerce d’épicerie. Les séjours passés à la campagne, chez son grand-père, vont marquer son imaginaire. Son œuvre témoigne de la fascination qu’exerçaient sur l’enfant les animaux de la ferme, chèvres, vaches, poules... et l’univers du quotidien rural. Très tôt, il aime dessiner et arrive à convaincre ses parents de le laisser partir étudier les Beaux-Arts à Saint-Pétersbourg, puis à Paris où il arrive en 1910. Dans le quartier de Montparnasse, il va habiter « La Ruche », une Maison où travaillent des artistes du monde entier, poètes, peintres, sculpteurs. Il observe les oeuvres des peintres Fauves qui lui inspirent l’utilisation des couleurs pures, gaies et claires.
La peinture cubiste lui donnera le goût de la déconstruction des objets et de l’espace. Tout en adoptant Paris comme sa ville, Chagall n’oubliera jamais ses origines russes et restera fidèle à ses souvenirs d’enfance. En 1914, Chagall commence à exposer ses oeuvres à Paris, à Berlin à la galerie "Der Sturm", puis à Moscou. La guerre ayant éclaté, il doit rentrer en Russie.
Durant la Révolution Russe de 1917, il est nommé commissaire des Beaux-Arts de la région De Vitebsk. Il se marie avec sa bien-aimée Bella, et peint des toiles inspirées par l’amour qu’il porte à sa jeune épouse. A Moscou, il travaille aux décors et aux costumes du théâtre juif. Mais les difficultés de vie en Russie obligent le jeune couple à quitter le pays. En 1923, Chagall revient en France. Il a reçu un télégramme de Cendrars: « Reviens, tu es célèbre, et Vollard t’attend». Avec Bella, il retrouve Paris, son « second Vitebsk ». Bientôt il met en chantier l’illustration de trois livres monumentaux commandés par Vollard et publiés après la mort de ce dernier : Les Âmes mortes de Gogol, les Fables de La Fontaine et la Bible. Chagall s’installe dans un atelier et retrouve Robert et Sonia Delaunay, peintres amis. Il s’intéresse à la naissance du surréalisme ; malgré tout il exprimera toute sa vie dans ses peintures, la nostalgie de son village de Vitebsk et des paysages russes. Ces paysages peints dans des couleurs vives et jamais réalistes traduisent la symbolique de son univers personnel et la sensibilité de leur auteur. Son amour pour Bella inspire aussi son oeuvre ; les sujets de ses toiles reflètent le bonheur d’aimer et de peindre. Il prend la nationalité française en 1937, mais la deuxième guerre mondiale et les menaces qui pèsent sur les communautés juives obligent la famille Chagall à fuir aux Etats-Unis, à New-York en 1941. La guerre et ces persécutions inspirent à l’artiste des scènes douloureuses. Mais il va aussi découvrir la lithographie et crée à nouveau des décors et costumes de théâtre pour des spectacles chorégraphiques (l’Oiseau de Feu, sur une musique de Stravinsky). Chagall va perdre sa femme Bella et, face à ce deuil, cessera de peindre pendant plusieurs mois. Pour la première rétrospective de ses oeuvres à Paris au Musée d’Art Moderne (1947), Chagall revient s’installer en France. Il aborde la céramique et la sculpture, et son oeuvre prend une dimension monumentale. En 1956, il découvre le vitrail et la mosaïque. Ces techniques deviennent son mode d’expression privilégié pour traduire le message biblique. C'est ainsi qu'en 1973 est ouvert le Musée National Biblique Marc Chagall à Nice.