Elie BORGRAVE
Elie Borgrave est né en 1905 à Bruxelles d’une famille issue de la noblesse belge. Après avoir accompli ses études, ses parents présument qu’il va suivre une carrière diplomatique. Cependant, le jeune homme doté d’un esprit méditatif et d’une tendance à chercher au delà des apparences, repousse toutes voies l’empêchant de garder son individualité. Ainsi, son séjour à Paris de 1936 à 1938 est déterminant. Il découvre les œuvres cubistes de Picasso, Braque ou Gris et décide de se former seul à la peinture.
En 1939, après un voyage à New York, il quitte Paris pour la Belgique où il est mobilisé. En juillet 1940, après la capitulation de la Belgique et de la France, il se réfugie en Espagne et au Portugal. En septembre de la même année, il arrive à Rio de Janeiro où il tente de vivre en restaurant des fresques. Il voyage également de Buenos Aires à New York puis au Canada où il rejoint l’armée libre de Belgique.
En 1942, définitivement démobilisé de l’armée, il rentre au Royaume-Uni, dans le pays de Galle, et produit de nombreux dessins à la mine de plomb. Il travaille assidument et apprend toutes les techniques de la peinture et du dessin et signe ses oeuvres « Elderen ». Il fait la rencontre du peintre juif polonais Jankel Adler, ancien professeur du Bauhaus en exil à Londres. Ce dernier peint un portrait d’Elie Borgrave et les deux artistes deviennent bons amis.
En 1946 après la guerre, il retourne vivre à Paris et se lie d’amitié avec Geer et Bram van Velde et Paul Klee. Il participe au Salon des Réalités Nouvelles avec Herbin, Vasarely, Poliakoff, van Velde, etc. En 1950, l’artiste se met à signer ses peintures du signe grec ∑ suivi de l’année. Il expose pour la première fois à Bruxelles à la Galerie Louis Manteau.
Elie Borgrave démarre réellement sa carrière d’artiste aux Etats-Unis qu’il rejoint en 1948, convaincu qu’il s’y jouera l’avenir de l’art moderne. Sa période américaine dure de 1948 à 1954 et est déterminante pour son œuvre. Il est rapidement repéré et défendu par J.B Neumann, célèbre critique et galeriste à New York qui expose ses œuvres dès 1949. La même année il déménage dans le Connecticut où il créé une école de peinture, la Modern Art Summerschool. 1954 est l’année de sa première exposition personnelle à la Stable Gallery de New York.
L’Europe commençant à lui manquer, il élit résidence en Italie à Ischia et s’y installe un atelier dans lequel il travaille pendant quatre années de manière prolifique. Sa peinture toujours abstraite devient plus matiériste, mais ne sera jamais proche des expérimentations de médiums entreprises par des artistes comme Tapies ou Dubuffet. Il participe à des expositions à Rome, à Bordighera ou Positano. De 1958 à 1962, il décide de retourner en France où il trouve un atelier à Fourqueux à une demi-heure de Paris. Son travail est exposé en Angleterre, en Allemagne et en France.
Durant l’année 1962 il est de retour en Belgique et voit sa carrière relancée sous l’impulsion d’une exposition au Palais des Beaux-Arts de Bruxelles l’année suivante. Rapidement, il déménage pour aller à Zuidzande aux Pays-Bas, près de Knokke-le-Zoute. Il s’installe en pleine campagne dans une ancienne grange transformée en habitation et atelier au décor minimaliste. Pendant les vingt années d’occupation de cet espace tout en lumière à l’atmosphère apaisante, il réalise le plus grand nombre de ses œuvres. Après de nombreux voyages depuis sa jeunesse et un accomplissement familial, Elie Borgrave trouve le calme et un nouveau souffle d’inspiration. Mature, sa peinture devient plus épurée et spirituelle. Durant cette période hollandaise, une exposition personnelle lui est consacrée au Palais des Beaux-Arts de Bruxelles en 1969 et il est choisi pour représenter son pays aux Expositions Internationales (Pavillon belge) de 1970 au Canada et de 1972 au Japon. En 1989, il déménage une ultime fois à Bruxelles, Avenue Winston Churchill.
Chronologie :
1905 : Naissance d’Elie de Borchgrave d’Altena à Bruxelles.
1935-38 : Il vit à Paris et découvre le cubisme lors de la visite d’une exposition. Il décide de se former à la peinture de manière autodidacte.
1941-45 : Démobilisé de la guerre, il vit au Royaume-Uni et se forme aux techniques du dessin et de la peinture.
1946-48 : Période bruxelloise, l’inspiration cubiste.
1946 : Il participe à une première exposition à la galerie Louis Manteau à Bruxelles.
1948-54 : Période américaine, peinture abstraite.
1954 : Elie est naturalisé américain, sous le nom de Elie Charles Borgrave.
Première exposition personnelle à la Stable Gallery de New York et participation à plusieurs expositions collectives.
1954-58 : Période italienne, tableaux matiéristes.
Borgrave s’installe dans l’île d’Ischia, près de Naples et expose à Rome, à la Galleria Nazionale d’Arte Moderna.
1958-62 : Période française. Atelier à Fourqueux, à une demi-heure de Paris.
1960 : Exposition à la galerie Synthèse à Paris. L’etat français acquiert une oeuvre.
1962-88 : Période hollandaise, période de maturité. Signe, cinétisme, minimalisme.
Borgrave expose au Palais des Beaux-Arts de Bruxelles. Il déménage une ultime fois pour Zuidzande aux Pays-Bas, près de Knokke-le-Zoute. Il s’installe dans un atelier très minimaliste au décor noir et blanc.
1969 : Sa peinture aborde la notion de signe, nottament avec le cercle et la croix.
Exposition personnelle au Palais des Beaux-Arts de Bruxelles, puis au musée Dhondt-Dhaenens. Sa peinture prend une orientation cinétique.
1992 : Elie Borgrave décède à Bruxelles, où il vivait Avenue Churchill depuis 1989.