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 Anton PRINNER 

Budapest (Hongrie) 1902 - Paris 1983

Née Anna Prinner à Budapest en 1902, elle entre aux beaux-arts de Budapest en 1920, où on la surnomme « l’Étrange ». Elle quitte définitivement la Hongrie pour s'installer en France en 1927 où elle adopte une identité masculine, se fait appeler Anton, s’habille en homme et fume la pipe. Ayant alors cessé toute activité artistique, il se consacre à l’étude des sciences occultes, des doctrines ésotériques et des philosophies mystiques. Il survit en trouvant divers petits emplois, comme caricaturiste dans les boîtes de nuit avec son ami hongrois, le peintre Árpád Szenes. Dans les années 1930, il étudie la gravure dans l’atelier de Stanley William Hayter entamant une période constructiviste en 1932. A partir de 1937, débute sa période figurative, il réalise des bas-reliefs puis des hauts-reliefs et apprend les techniques de la sculpture. Ses deux premières expositions personnelles ont lieu en 1942 chez Jeanne Bucher et en 1945 chez Pierre Loeb. Pendant l’Occupation, il réalise des dessins à la plume. Il cache le peintre Alexandre Heimovits et son enfant dans son atelier. Après la guerre, il passe du temps au Select en compagnie d’autres artistes, dont le sculpteur Czaky. Il fréquente également les frères Loeb et Picasso, qui la surnomme « le Petit Pivert » ou « Monsieur Madame ». En 1946, le peintre et photographe Émile Savitry réalise un reportage à son sujet dans son atelier de la rue Pernety. De 1947 à 1949, il illustre le Livre des morts des anciens Égyptiens pour l’éditeur J. Godet. Il réalise également une suite de bas-reliefs sur le même thème. Il se passionne pour la civilisation égyptienne. En 1950, Anton Prinner s’établit au Tapis vert, à Vallauris où il retrouve Picasso, il y réalise des céramiques, des assiettes et un jeu d'échecs. Anton Prinner délaisse la sculpture pour la peinture. De retour à Paris en 1964, son travail commence à être exposé en galerie. Dans sa biographie, il écrit : « Je veux faire des choses qui ne plaisent à personne pour éviter qu’on ne me vole. » Après avoir délaissé le constructivisme qui caractérisait son travail jusqu’en 1932 et sous l’influence son amie Maria Peterdi, alors étudiante en égyptologie, Prinner découvre et se passionne pour la civilisation égyptienne, en particulier sa mythologie. Ce jeu d'échecs réalisé probablement dans les années 50 à Vallauris a la particularité d'être complet, et de provenir de la collection de la poétesse Andrée Chedid, amie et mécène d'Anton Prinner. Les pièces jaunes sont marqués de l'emblème du soleil, tandis que les noires portent la lune. Rois, reines, fous, tours, cavaliers et pions présentent des poses ludiques, une iconographie égyptienne, et des corps nus, la plupart avec des organes génitaux visibles. Il est intéressant de noter que l'identification du genre a joué un rôle majeur dans la vie de Prinner qui a exploré « les thèmes de l'androgynie et de la métamorphose » dans ses sculptures. Les tailles des pièces vont de 19 cm de haut pour les pions à 27,6 cm de haut pour les rois.

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